Et si le patrimoine devenait une méthode de design ?

Ce projet prend le cheveu coiffé comme point de départ, comme matière première à la conception. Il explore les coiffures traditionnelles façonnées par les onidiri, ces coiffeuses traditionnelles igbo. Chaque tresse, chaque agencement, portait en eux une histoire, un langage, un savoir-faire transmis par le geste.

En tant que designer, j’ai observé ces formes, ces structures, ces récits, pour imaginer ce qu’ils pourraient devenir dans le champ du design. Si moi aussi je devenais onidiri, que raconterais-je ? Quelles formes prendraient mes récits ? ONIDIRI s’est décliné sous plusieurs formats — workshop, livre graphique, vases, mobilier — autant de traductions possibles de cette matière culturelle. Le volet que je présente ici est consacré aux bijoux de tête, à travers une série intitulée Perles.

Ces perles réinterprètent les courbes du cheveu crépu lorsqu’il est coiffé, mais aussi des formes issues du folklore, des objets du quotidien et de l’histoire. Elles deviennent des micro-architectures, des artefacts hybrides où se croisent mémoire, esthétique et héritage.

Ce travail défend une approche du design nourrie par les cultures africaines et afrodescendantes, par leurs gestes ordinaires, souvent négligés dans les récits dominants. Il affirme que l’imaginaire, l’intelligence du faire et la puissance d’innovation résident aussi dans l’infra-ordinaire.

Du cheveu naît la forme.
Et de la forme naît le volume.